Si vous avez parfois des réactions un peu surprenantes envers les gens que vous aimez ;
Si vous devenez irritable voire agressif(ve) en leur présence ;
Si vous cherchez à vous distancer d’eux sans raison apparente ;
Si vous êtes excessivement jaloux(se) ;
Il se pourrait bien que tout cela soit dû à une peur de l’abandon.
Cette peur de l’abandon pousse les individus qui en sont victimes à anticiper le moment où ils vont être quittés ou délaissés.
Par conséquent, il font sans arrêt des procès d’intention à l’être aimé.
Cela a bien sûr des conséquences désastreuses sur leurs relations.
On prend le temps dans notre article du jour de définir plus en détails cette peur de l’abandon et de partager quelques pistes pour la surmonter.
Bonne lecture.
Peur de l’abandon : une blessure d’enfance
Sans grande surprise, c’est dans l’enfance que l’on trouve les racines de ce mal être. Les causes peuvent varier un peu d’une personne à l’autre.
Il peut s’agir en premier lieu de l’absence d’un des deux parents, ou des deux, ou encore de l’absence de la personne donneuse de soins (même s’il ne s’agit pas d’un des deux parents).
L’âge auquel cette disparition a lieu entre également en jeu et détermine la profondeur de ladite blessure.
Freud a énormément étudié cette forme d’angoisse et en particulier chez les nouveaux nés.
C’est à ce moment qu’elle est la plus intense puisque l’enfant ne peut pas subvenir à ses propres besoins de base, il se sait vulnérable et le sentiment d’insécurité est donc immense.
Chez les enfants un petit peu plus âgés, la réaction est plus visible puisque le tout-petit connaît alors une forme de dépression.
Il en est de même pour les événements majeurs qui se déroulent relativement aux parents durant l’enfance et l’adolescence : décès, départ, séparation, ou encore si la figure parentale est dégradée en raison de violences ou de mauvais traitements de toutes sortes.
Dans tous ces cas, cette blessure se réouvrira tout au cours de la vie.
La situation initiale sera revécue à répétition et le sentiment initial de n’avoir aucune valeur puisque l’on peut si facilement être abandonné(e) se renouvellera, voire s’amplifiera si on ne fait rien pour soigner ladite blessure, ce que nous abordons dans les paragraphes qui suivent.
Comment savoir si on souffre de la peur de l’abandon
Il existe quelques comportements vraiment très significatifs de la peur de l’abandon.
Nous les décrivons dans les paragraphes qui suivent afin que vous puissiez déterminer si vous vous reconnaissez dans les situations mentionnées.
Attachement ultra rapide
Vous rencontrez quelqu’un, vous discutez un peu, le moment est agréable.
La plupart des gens prennent la situation avec plaisir et poursuivent leur vie et leurs activités.
Vous, par contre, vous demandez les coordonnées de la personne, vous lui écrivez, vous tentez de communiquer avec lui/elle, vous envisagez déjà une relation plus forte d’amitié ou d’amour.
Bref, vous foncez tête baissée dans ce nouveau lien qui s’offre à vous. Au risque bien souvent d’effrayer l’autre personne d’ailleurs.
Travailler au bonheur des autres
Vous voulez tellement que ça fonctionne, que vous ne voulez pas décevoir d’aucune manière. Vous êtes prêt(e) à tout accepter (même l’inacceptable !) pour que cette relation ne se termine pas, pour qu’elle continue pour toujours.
Vous mettez tout en oeuvre pour qu’il ou elle soit heureuse grâce à vous, pensant ainsi qu’il ou elle ne pourra jamais vous abandonner.
Avoir l’impression que l’on ne compte pas
Puisqu’on a déjà été abandonné(e), c’est probablement qu’on ne vaut pas grand chose. Voilà ce que vous pensez, et donc, vous restez dans cette idée de n’avoir aucune valeur, de ne compter pour rien, d’être en quelques sortes invisible.
Dans ce cas, le départ de l’autre semble être comme une fatalité.
Tester l’engagement des autres
Ayant peur de sentir de nouveau la terrible souffrance de l’abandon, vous testez très souvent (trop souvent !) l’engagement des autres à votre encontre. Vous hésitez à vous engager, car vous ne voulez pas de nouveau vous retrouver dans la situation de la personne quittée, laissée derrière.
Cela peut devenir très frustrant pour les gens qui essaient de vous porter de l’attention et de vous aimer.
Culpabiliser quand les choses ne se déroulent pas comme prévu
Quand quelque chose va de travers, c’est forcément de votre faute ! C’est du moins ce que vous pensez, bien souvent à tort. Vous prenez toutes les fautes sur vos épaules et parfois même quand vous savez pertinnement que vous n’y êtes pour rien.
Cette position de victime vous renforce dans l’idée que vous ne valez rien et que c’est pour cela que les gens vous abandonnent, et le cercle vicieux tourne ainsi sans fin si on ne fait rien pour l’arrêter.
C’est ce que nous voyons tout de suite dans le chapitre suivant : comment arrêter de se dénigrer et faire remonter l’estime que l’on a de soi.
Reprendre confiance en soi
Lorsque notre enfance est terminée et que l’on passe à l’âge adulte, on se retrouve aux prises avec ce syndrome de la peur de l’abandon bien encombrant.
Une seule solution : essayer de reprendre confiance en soi.
Pour ce faire, 4 pistes sont à explorer :
- Mieux se connaître
- Devenir responsable émotionnellement
- Faire la paix avec sa propre colère
- Se connecter à son enfant intérieur
Regardons tout cela ensemble.
Mieux se connaître
Pour cette première option, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un thérapeute puisque la majeure partie du travail consiste à repérer les croyances négatives que vous avez sur vous-même.
Ce n’est bien sûr pas obligatoire, mais le regard d’un professionnel peut grandement aider et accélérer un peu le processus.
Si vous vous voyez de manière très négative, il n’est pas surprenant que vous soyiez toujours à la recherche de l’approbation de l’autre. Et peu à peu vous devenez émotionnellement dépendant.
Il faut donc procéder à une sorte d’introspection, une auto-observation afin de déterminer vos valeurs (car vous en avez assurément de nombreuses), d’identifier vos limites et de, peu à peu, ajuster votre personnalité à ce que vous êtes véritablement et pas la personne incomplète et non digne d’intérêt que vous pensez, à tort, être.
Toutes ces croyances limitantes doivent être identifiées et peu à peu transformées en pensées positives qui vous soutiennent dans tout ce que vous faites.
Peu à peu, on reprend confiance en soi.
Devenir responsable émotionnellement
Le regard des autres, le regard des autres et encore le regard des autres !
Lorsqu’on a peur de l’abandon, on ne vit que pour ce fameux regard des autres.
On veut plaire, on veut éviter toute possibilité d’être rejeté(e), alors on vérifie toutes les deux minutes si l’autre approuve toujours ce que l’on est, ce que l’on fait.
Cela devient vite insupportable pour notre entourage et surtout pour la personne qui partage notre vie.
Il faut donc passer à l’action, et cela passe de nouveau par une auto-observation.
Mais cette fois on ne traque pas nos qualités, mais plutôt toutes les fois où l’on prend des décisions personnelles, où l’on est pleinement acteur/actrice de notre existence.
Et par la suite, on essaie de multiplier ces décisions, ces prises de position, ces opinions partagées, etc…
Tranquillement, une à la fois, on apprend à se faire confiance et à prendre parfois de petits risques calculés.
On recommence ce qui aurait dû se faire au cours de l’enfance mais qui n’a pas eu lieu pour différentes raisons.
Là encore, se faire accompagner dans cette démarche par un professionnel ou par des personnes de notre entourage connaissant les difficultés vécues peut constituer un soutien déterminant pour la réussite du processus.
Notre responsabilité émotionnelle grandit alors, mais attention : si on devient plus responsables de nos actions et réactions émotionnelles actuelles, on apprend simultanément à accepter et ne plus se sentir responsables des événements du passé qui ont donné lieu à cette insécurité.
On se détache de cela puisque rien ne pourra changer ces circonstances fâcheuses.
À ce stade, on a déjà effectué un énorme travail, mais il reste encore des éléments à prendre en main comme, par exemple, cette colère qui nous submerge trop souvent.
Faire la paix avec sa propre colère
Si nos proches ne parviennent pas à combler nos énormes lacunes affectives, on s’en prend alors à eux et la colère éclate.
C’est bien sûr une erreur, car notre colère devrait plutôt se tourner vers les personnes responsables de notre mal être.
On va alors essayer d’extérioriser cette colère pour la tenir à distance.
Un moyen très prisé pour ce faire est l’écriture.
L’exercice le plus connu est d’écrire une lettre à l’auteur de notre malaise.
Parfois, l’effet libérateur de l’ecriture est si important que la lettre se transforme en manuscrit et termine parfois en livre. Quel que soit le format adopté, évacuez, évacuez, évacuez.
Certaines personnes éprouvent le besoin de partager oralement ces émotions.
Nous recommandons alors le slam qui est un outil thérapeutique trop peu connu et qui fait de petits miracles sur le plan émotionnel.
Tentez l’expérience, le sentiment de libération est absolument magnifique !
Se connecter à son enfant intérieur
Fort(e) de tout ce qui précède, on est alors prêt(e) à entrer en communication avec notre enfant intérieur.
Nous vous invitons à lire notre article à ce sujet.
En résumé, on explique à notre enfant intérieur ce qui lui a manqué, on lui pardonne et on se réconcilie avec lui.
Ensemble, on peut alors reprendre la route en toute confiance et sérénité, sans avoir peur de l’abandon.
Adieu peur de l’abandon, bonjour autonomie émotionnelle
Le but de tout ce travail sur soi est avant tout d’améliorer notre propre bien être, mais également de mieux se positionner vis à vis des autres, et surtout de notre partenaire de vie.
On apprend à ne plus blesser inutilement cet autre que l’on a pourtant choisi. Notre souffrance cesse de se déverser sur lui.
Les relations de couple sont ainsi grandement améliorées, mais également celles entretenues dans le milieu professionnel, car on a moins besoin de l’approbation permanente de nos collègues et/ou supérieurs hiérarchiques.
À notre instabilité préalable se substitue progressivement une force tranquille reposant sur une belle confiance en soi.
Notre amour des autres commence par l’amour de soi.
Et peu à peu la confiance grandit et s’installe pour ne plus jamais nous quitter !